Une étude révèle que la consommation de marijuana pendant la grossesse, du moins au cours du premier trimestre, n’est pas sans danger pour le fœtus et la femme enceinte.
Du festival de Woodstock à nos jours, la consommation de marijuana augmente chaque année.
De l’herbe considérée comme maudite, dont les préjugés sociaux disaient qu’elle n’était consommée que par les Noirs asservis et les marginaux de l’époque de l’Empire, elle est arrivée dans la contre-culture des années 1960 et s’est insérée dans toutes les couches sociales.
L’une des conséquences les plus néfastes de la « guerre contre la drogue » est l’absence d’études sur les conséquences de la consommation chronique sur la santé humaine.
Par exemple, alors que nous connaissons raisonnablement bien les effets délétères du tabac et de l’alcool, drogues licites, sur le développement du fœtus, l’usage de la marijuana pendant la grossesse est entouré d’ignorance.
Effets de la marijuana sur la santé du fœtus
Daniel Corsi et ses collègues viennent de publier dans le « Journal of the American Medical Association » (JAMA) une étude qui a analysé les données contenues dans le registre « Ontario Better Outcomes Registry ».
La marijuana pendant la grossesse a augmenté le nombre de naissances prématurées : 10,2% chez les fumeuses contre 7,2% chez les non-fumeuses ;
Le nombre de cas de décollement prématuré du placenta est passé de 4 % dans le groupe témoin à 6,1 % dans le groupe des fumeurs ;
Parmi les bébés nés dans le groupe témoin, 13,8 % ont dû être admis en soins intensifs peu après la naissance.
Dans le groupe des femmes qui ont fumé pendant la grossesse, il y avait 19,3% ;
Les bébés de femmes ayant consommé de la marijuana pendant leur grossesse présentaient un taux d’adaptation à la vie extra-utérine, mesuré 5 minutes après la naissance (score d’Apgar), inférieur de 28 %.
En revanche, chez les femmes enceintes qui ont consommé de la marijuana, on a constaté une réduction des cas de prééclampsie et de 9 % des cas de diabète gestationnel.
L’augmentation de la consommation de marijuana chez les femmes a été bien documentée dans plusieurs pays.
Une enquête épidémiologique publiée aux États-Unis par la Substance Abuse and Mental Health Services Administration a évalué la consommation chez 467 000 femmes âgées de 12 à 44 ans entre 2002 et 2017.
Dans les années 2002 et 2003, 3,4% des femmes américaines avaient fumé de la marijuana au cours des 30 derniers jours.
Parmi celles qui sont au premier trimestre de la grossesse, la prévalence était plus élevée : 5,7 %.
En 2017, avaient fumé au cours du mois précédent 7% des femmes américaines.
Parmi celles qui sont au premier trimestre de la grossesse, 12,1 %.
Ainsi, au cours de la période de 15 ans, le nombre de ceux qui ont fumé au cours du mois précédent a doublé dans la population âgée de 12 à 44 ans, de même que le nombre de ceux qui l’ont fait au cours du premier trimestre, la phase pendant laquelle le développement du fœtus est le plus sensible aux agressions extérieures.
Les femmes fument de la marijuana pendant leur grossesse à la recherche d’une sensation de détente, d’un soulagement des nausées, ou parce qu’elles sont des toxicomanes qui ne peuvent éviter une consommation fréquente.
Il est important de savoir que, au moins au cours du premier trimestre, son utilisation est probablement dangereuse.